CM du 27 juillet 2015 - Paradoxes
Lundi 27 juillet 2015, salle des conseils de la villa Montplaisir de Dinard, 18h30, le conseil municipal de l’été se prépare… Alors que les portes s’ouvrent enfin pour le petit peuple venu assister en masse à cette nouvelle assemblée démocratique, M. Chardon côté public, et surtout M. Schütz, époux de Mme le Maire mais non élu de la République ni membre des services de la commune, à deux petits mètres de la table du conseil, sont déjà confortablement installés dans « leurs » chaises ! Le conseil n’est pas encore commencé que l’on constate déjà de tristes paradoxes… Mme le Maire, ne claironnez-vous pas régulièrement pour qui veut bien encore y croire que vous vous attachez à faire respecter les lois républicaines et que vous avez mis à bas les « privilèges du système Mallet » ?... Or donc, commencez par les appliquer vous-même : votre mari n’a rien à faire à côté des conseillers municipaux élus démocratiquement et s’il souhaite assister à la tenue du conseil municipal, c’est dans les rangs du public, comme tout un chacun qu’est sa place ! Mais dès lors que l’on évoque de tels « privilèges », comment ne pas évoquer ici ce trône que vous vous faites désormais systématiquement et… laborieusement installer à dix minutes de l’ouverture des débats ? Une chaise identique à celles de vos 22 conseillers ne serait-elle pas assez digne pour votre royal postérieur ?... Je m’égare, je m’égare. Ouvrons donc la séance !
Alors que les absents excusés du jour sont Mmes Roginski et Cochepin fille, et MM. Boudet, Lagorce et Vito, Mme Houzé, nouvelle conseillère municipale, intégrant le conseil suite à la démission de M. Dupuis, adjoint aux finances, est priée de se présenter. Tremblante comme une feuille, mains croisées dans le dos, effrayée comme si elle regrettait déjà d’avoir mis les pieds dans cette arène… Mme Houzé, ex-concierge du CREPS de Dinard, qui refusait de répondre au téléphone à midi deux parce que l’heure c’est l’heure, déclare au conseil ne pas vouloir compter son temps pour la ville de Dinard. Paradoxe ? Non, espérons simplement que la retraite lui fasse appréhender le temps d’une autre manière…
La séance ayant enfin pu être déclarée ouverte, concernant les décisions du maire, M. Pascal Guichard, de l’opposition, interroge Mme Craveia-Schütz sur le logement relatif à la décision n°2015-155, situé rue des Minées. Mme le Maire, dans l’incapacité manifeste de répondre, donne la parole à M. Bédard, adjoint à la voirie… qui ne peut, lui non plus, répondre à la question ; ne sachant que répéter à trois reprises qu’il n’a « jamais visité » le logement en question. N’est-il pas paradoxal que Mme le Maire et son adjoint soient si peu au courant d’une « décision du maire » ?... Toujours est-il que ce logement de 71 m2, sans jardin et dont les fenêtres donnent sur la cour de récréation de l’école Alain Colas est loué à un agent de la commune pour 497 € par mois, soit 7 € du m2. Cette décision, mise en regard de celle n°2015-165, relative à un logement rue de l’Isle Celée, peut sembler étrange. En effet, ce second logement, une villa bénéficiant de quatre chambres, d’une surface habitable de 150 m2, de récents travaux de rénovation ayant coûté la modique somme de 55 000 €, de la vue sur mer (qui n’est que de l’autre côté de la rue !) et d’un parc de 24 hectares intégralement entretenu par les services de la ville, est quant à elle proposée à la location pour un loyer mensuel de 800 €, soit 5,33 € du m2, au directeur de cabinet du maire, dont la rémunération est à n’en pas douter bien supérieure à celle de l’agent logé rue des Minées… Alors qu’est-ce qui justifie un tel abattement de près de 25% par rapport à l’autre logement ? N’y a-t-il pas là un scandaleux paradoxe ? Et ce ne sont pas les arguments fallacieux ânonnés par Mme le Maire pour défendre la situation de son nouveau petit protégé qui seront de nature à convaincre qui que ce soit :
1) « Le logement n’a pas de jardin » De qui se moque-t-on ?
2) « Le logement n’a pas de garage » Rue des Minées non plus ! Et il y a plus souvent de la place rue de l’Isle Celée…
3) « Les travaux ont été faits dans l’unique but de revaloriser le patrimoine » Nous parlons bien notamment de la réfection intégrale de la cuisine, aux goûts de Mme Even, cuisine située à l’intérieur de la villa et dont seuls ses occupants bénéficieront ? De quel patrimoine parlons-nous ???
4) « Il faut tenir compte de l’offre et de la demande » Dans le cadre du logement de personnels municipaux ? Quelle blague !
5) « Le logement abrite un transformateur électrique de 45 m2 et ce n’est pas tout le monde qui accepterait de vivre dans ces conditions » Et bien Mme le Maire, je vous assure que personnellement, un tel logement, dans un tel cadre et selon de telles conditions, je l’aurais accepté, même avec un loyer supérieur à celui proposé. Et je gage même que je ne suis pas le seul à penser ainsi !!!
Au lieu d’avoir cherché des arguments qui n’existent pas, Madame Craveia-Schütz, pourquoi n’avoir pas tout simplement avoué que c’était pour amortir un peu la déception, légitime, de celui à qui vous aviez promis, en sus du poste de DGS, la gratuité d’un logement de fonction ? Devenu directeur de cabinet par votre erreur de n’avoir pas respecté la loi (cf. épisodes précédents), le logement de fonction disparaissait… Vous avez voulu lui faire une (seconde) fleur… et ce sont les dinardais qui payent : en effet, il faudrait attendre près de 69 mensualités à 800 € ne serait-ce que pour rembourser les 55 000 € d’investissement, soit près de 6 ans, or vous ne serez alors plus aux affaires et votre directeur de cabinet n’occupera plus les lieux… Paradoxal !
Après les décisions du maire, et toujours suite à la démission de M. Dupuis, il est proposé d’élire un nouvel adjoint. M. Éric Garnier, actuel conseiller municipal délégué aux sports et associations, est proposé au vote sans que ses attributions à venir ne soient présentées, comme cela avait déjà été le cas lors de l’installation de la nouvelle équipe. Paradoxe un jour, paradoxe toujours… Les 7 élus de l’opposition ne prenant pas part au vote à bulletin secret, le nouveau troisième adjoint recueille au sein de son camp 20 voix pour, 4 voix contre, 1 blanc et 1 nul. M. Mahé, conseiller de l’opposition interpelle alors Mme le Maire sur le devenir des finances dans le nouvel organigramme dinardais. Martine Craveia-Schütz explique alors qu’il existe une structure tripartite depuis plus d’un an, composée de M. Dupuis, l’adjoint en charge des finances et de Mme Ménival et M. Lagorce (le monsieur de la Manif pour tous…), deux conseillers municipaux. Elle ajoute que cette structure fonctionnait très bien et va continuer ainsi… Oui mais voilà, c’est impossible Mme le Maire, M. Dupuis a démissionné… Paradoxe ? Alors de deux choses l’une. Soit M. Dupuis va, comme l’a également annoncé Mme le Maire, continuer à s’occuper des finances de la ville « dans l’ombre », ce qui lui est pourtant désormais interdit puisqu’il n’est plus membre du conseil municipal ; soit Mme le Maire n’a pas voulu avouer que c’est en réalité elle qui reprenait (avec son mari diront certains – qui n’en a pas plus le droit car non élu – ) le portefeuille des finances, affirmant que le périmètre des délégations entre adjoints allait être revu durant l’été… C’est-à-dire que durant tout ce temps et depuis la démission de M. Dupuis personne ne s’occupe officiellement des comptes de la ville qui étaient pourtant annoncés en grand péril ? Paradoxal…
Les points 7 et 8 de l’ordre du jour portaient sur les travaux de remise aux normes du Wishbone Club, pour un montant total estimé à 470 000 € dont 100 000 € de frais d’étude. Une subvention est demandée au Conseil Régional ainsi qu’au département. M. Mahé indique que l’opposition ne peut qu’être d’accord avec le principe des demandes de subventions et renouvelle son regret qu’il n’en ait pas été de même pour les travaux de sécurisation des abords du collège qui seront donc à la seule charge des dinardais. Mme Mallet en profite pour rappeler qu’elle avait obtenu du département une subvention de 150 000 €, à plus forte raison alors qu’il s’agit d’une voie départementale. Subvention qui n’a pas été de nouveau sollicitée par la nouvelle équipe et qui n’a donc pas été versée à la commune… Mme Craveia « en prend acte » ; le portefeuille des dinardais aussi… M. Mahé et M. Guichard demandent alors successivement à quoi vont servir les 470 000 € votés – alors que les estimations relatives à ces travaux de l’équipe précédente avoisinaient les 290 000 € – et s’il y a un visuel ou une maquette à présenter. Mme le Maire affirmant qu’il ne s’agit pas que d’une remise aux normes et M. Bédard, insistant sur le fait qu’il s’agit surtout d’une remise aux normes, se contredisent gaiement… Pour un maire et son adjoint, paradoxal non ?... Quoiqu’il en soit ni réponse ni visuel ne seront apportés, Mme le Maire indiquant que de toutes façons, il n’y a rien à voir car en raison de la ZPPAUP, la structure extérieure doit rester inchangée. Elle interroge ensuite, en plein conseil municipal ses chefs de services pour savoir si « on a l’assurance d’obtenir l’enveloppe globale » des demandes formulées… quelle maîtrise des dossiers pour un maire ! Paradoxe, paradoxe…
Viennent les points de l’ordre du jour relatifs aux finances. Mme Ménival, future « conseillère déléguée aux finances » prend la parole pour lire – à l’instar des adjoints qui auront successivement la parole durant le conseil – un texte qu’elle ne semble que modérément maîtriser. Elle annonce, entre autres, dans le chapitre des investissements un emprunt de 136 313 € pour financer notamment la mise en place de tablettes numériques mises à disposition lors des visites historiques de la ville ainsi que le « synopsis de la mise en lumières du front de mer ». Mme Perrier, élue de l’opposition, estime que cela fait cher, surtout pour n’être qu’une étude préalable à toute installation. Mme le Maire explique que s’il est vrai que les études coûtent cher, cela participe de la mise en valeur du patrimoine, que la mise en lumières sera faite avec des LEDS pour faire des économies et que… l’on peut mettre cette action au crédit de l’animation de la ville ! Après avoir supprimé de grands événements de l’animation estivale traditionnelle dinardaise tels que le festival des jeunes créateurs ou le feu d’artifice du 14 juillet, il semble bien paradoxal de faire réaliser à la ville un emprunt de plus de 130 000 € pour des tablettes numériques et des études sur l’éclairage du front de mer… Ne fallait-il pas arrêter les emprunts, Dinard étant tellement endettée ? Ces deux dossiers étaient certainement des priorités !?...
Le point 15 de l’ordre du jour est une demande de subventions dans le cadre de l’exposition « Planète Océan ». Mme Mallet demande pourquoi la règle consistant à demander des subventions avant de mettre en place une action n’a pas été respectée. Après s’être tournée vers ses services, Mme le Maire répond que c’est une bonne question et ajoute « on a pris notre temps certainement » ! Puis, après s’être plainte de « la concurrence déloyale du mauvais temps » pour justifier des chiffres de fréquentation mitigés de l’exposition, et alors que M. Mahé l’interroge à nouveau sur l’absence de subventions dans le cadre des travaux de sécurisation des abords du collège, Mme Craveia-Schütz répond qu’ « on pourra toujours relancer des demandes de subventions ». Cela semble donc une manie de faire les choses à l’envers. Paradoxe. Paradoxal également la volonté de vider le CCAS de sa substance. Après l’avoir dépossédé de son personnel et de la compétence restauration scolaire, c’est désormais celle relative au ramassage scolaire que la commune récupère à son compte… sans doute pour le détourner dans un avenir proche de sa fonction première… nous en reparlerons ! M. Mahé insiste sur le paradoxe qui consiste à faire assumer aux dinardais l’intégralité du coût de travaux visant à sécuriser des transports scolaires dont pas un seul jeune dinardais ne bénéficie ! Mme le Maire indique tout d’abord que la sécurité des enfants n’a pas de prix, M. Mahé répond ne pas avoir de doute quant à cela, ayant lui-même eu à faire face à un drame en ces lieux, en qualité de principal-adjoint du collège. Mme le Maire ajoute qu’il semble réducteur de raisonner ainsi « dinardais, pas dinardais » et qu’il n’en est par exemple pas ainsi dans le cadre de la surveillance des plages !... Une fois de plus, c’est le portefeuille des dinardais qui se le tient pour dit !
En fin de conseil et alors que Mme le Maire allait lever la séance, Mme Mallet, chef de file de l’opposition, l’interpelle au sujet de l’assignation en justice de l’entreprise Eiffage faite au nom de la commune. Dans un premier temps, Mme le Maire répond qu’il ne peut y avoir de débat en raison de la confidentialité inhérente à toute affaire judiciaire et semble une nouvelle fois vouloir clore la réunion. Une réaction se fait entendre du côté du public et Mme Mallet obtient finalement la parole. S’en suit un discours d’une demi-heure répondant point par point aux récents événements relatifs à ce projet :
1) Les membres du conseil municipal, majorité comme opposition, ont appris par la presse cette assignation en justice décidée par Mme Craveia-Schütz seule. Une telle décision, si importante pour l’avenir de la commune ne semble pas très démocratique, ni respectueuse de l’assemblée qu’est le conseil municipal, ni même du principe de continuité républicaine puisque ce projet avait été voté à l’unanimité de la précédente formation du conseil municipal et avait été plébiscité par les dinardais lors des élections de 2001 et 2008. Quelle serait la crédibilité d’une ville qui reviendrait toujours sur ses décisions ? Quelles seraient les conséquences en termes de perte de temps et d’argent s’il fallait repartir sur un nouveau projet ?
2) C’est la caducité du projet qui est dénoncée aujourd’hui. Or premièrement un seul requérant a retardé depuis huit ans le début des travaux, M. Bouteloup, qui était soutenu par l’ADICEE dont l’actuelle Maire de la ville était la présidente d’honneur ! De plus ce projet n’est pas obsolète puisqu’il a régulièrement été amendé, respecte les normes du Grenelle II et a été conçu dans un esprit néo-balnéaire intemporel représentatif de l’architecture de la commune, dans la lignée du classement des villas et de la création de la ZPPAUP…
3) La densité annoncée par voie de presse est mensongère ; elle serait la même que celle présente sur les anciens tennis du centre-ville.
4) Mme le Maire prétend en obtenir plus d’argent en affirmant d’une part que le terrain a été bradé et, d’autre part que les bénéfices d’Eiffage seraient de 100 millions d’euros. Tout d’abord, le terrain acheté 387 000 € a été revendu 36 fois son prix d’achat, pour la somme de 14 millions et demi d’euros. Il n’a donc pas été bradé. Par ailleurs ce ne sont pas 100 millions d’euros de bénéfices qui sont à attendre, mais de chiffre d’affaires, ce qui serait une bonne nouvelle pour les commerces et l’emploi !
5) Ce projet représente une manne de 2 millions d’euros annuels en taxes fiscale et foncière. Ce n’est pas le contre-projet du boulodrome et du kiosque à musique qui rapporteront autant d’argent… Mme le Maire se condamne donc à augmenter sous peu les impôts locaux. Paradoxal pour quelqu’un dont le refrain est « un euro dépensé est un euro utile » et qui affirmait se soucier de diminuer les dépenses ! Nous ne savions pas que cela allait de pair avec une – grosse – diminution des recettes…
6) Enfin, face à l’affirmation dans la presse de M. Boudet, adjoint à l’urbanisme, que les logements ne se vendraient pas, Sylvie Mallet s’interroge. Pourquoi alors, depuis dix ans, Eiffage attendraient-ils avec acharnement la fin des recours et le début des travaux ? Les élus dinardais auraient-ils moins confiance en leur ville qu’une entreprise extérieure ? Les élus dinardais aimeraient-ils moins leur ville qu’une entreprise extérieure ? Cela serait pour le moins paradoxal, non ?
L’élue d’opposition clôt alors son discours en prévenant le Maire et ses conseillers : « Si vous gagnez ce procès, c’est Dinard qui sera la grande perdante ! ». Face aux applaudissements nourris du public et au trouble manifeste d’une partie des élus, Mme le Maire, renfermée dans son orgueil et le regard noir déclare la séance close car elle n’entend pas alimenter la polémique par voie de presse et car Mme Mallet n’a « pas tous les éléments » !
L’ensemble des autres points à l’ordre du jour de ce conseil estival me semblant peu importants au regard de ceux que j’ai choisi de développer ici, ne m’en veuillez donc pas de les avoir laissés sous silence dans ce compte-rendu déjà bien long…
Mmes et MM. de la majorité, je vous le redis ici une fois encore. Si, par votre silence, vous continuez à ne pas mettre fin à ces agissements dangereux pour l’avenir de Dinard, vous serez tenus pour responsables au même titre que Mme le Maire… et il ne sera pas paradoxal que les dinardais vous en tiennent rigueur !
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