Dinard Cyrano

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CM du 22 juin 2015 - Lettre ouverte à Mmes et MM. les adjoints et conseillers municipaux de la majorité

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            C'est toujours un grand plaisir que d'assister à une représentation du conseil municipal ! Pantalonnades, coups de théâtre, tirades enflammées et bouffonneries en tous genres... du grand spectacle, et gratuit qui plus est !... Quel dommage que ce soit au détriment de cette belle ville de Dinard !

            Mesdames et Messieurs les adjoints et conseillers municipaux, jusqu'à quand allez-vous participer à cette triste image qui est donnée de la démocratie dinardaise ?

 

            Sentant probablement le vent tourner, Mme le Maire a décidé de limiter le nombre de chaises disponibles au tout venant… à peine une quarantaine. Quelques chaises ont par ailleurs été placées au-delà des barrières de sécurité, côté conseil, dont une est d’ores et déjà occupée par M. Schütz, avant même l’entrée du public… Vous avez dit passe-droit ?...

            Dès la déclaration d’ouverture de séance, M. Mahé interpelle Mme le Maire quant à l’absence remarquée du moindre élu lors de l’incendie de l’immeuble La Hautière. Mme Craveia-Schütz s’enfonce une nouvelle fois dans ses mensonges, prétendant que « la chaîne des téléphones n’a pas fonctionné pour contacter l’adjoint de permanence, Mme Perrouault ». Cette dernière, très mal à l’aise, interviendra d’ailleurs pour insister sur son investissement pour la ville « qui n’est plus à prouver »… mais il est vrai que des rumeurs médisantes colportent qu’il n’est pas facile d’entendre un téléphone sonner en boite de nuit… encore moins après quelques verres !... Pour ce qui est de la Maire elle-même, elle dit n’avoir pas eu le sentiment qu’on avait besoin de sa présence et reconnait… que « le policier aurait dû [lui] dire qu’il était important qu’[elle se] rende sur place… » ou l’art, une fois de plus, de rejeter la faute sur autrui ! Elle ajoute avoir rencontré « la population » le lendemain en compagnie des Drs Chauffourier et Libiot et que de toutes façons, les pompiers étaient sur place. Ce à quoi M. Mahé répond du tac au tac que « le problème ce n’est pas les pompiers, c’est vous ! ». La salle réagit et Mme le Maire menace – pour la première fois de la soirée – de faire évacuer la salle. Afin de clore définitivement le sujet et en réponse à Mme Mallet qui l’invite à un peu plus d’empathie, Mme le Maire explique à une assistance médusée que lors de la tempête de 99, M. le Maire n’était pas venu chez elle lui tenir la main… Les personnes sinistrées lors de l’incendie apprécieront la comparaison !

            Mesdames et Messieurs les adjoints et conseillers municipaux, cautionnerez-vous encore longtemps par votre silence aussi peu d’honnêteté et d’empathie ?

 

            Mmes Gilbert puis Cochepin, en réaction au point n°3 de l’ordre du jour, relatif à l’élection des conseillers municipaux au CCAS interpellent à leur tour vivement Mme le Maire ; Mme Gilbert lui reprochant des tractations téléphoniques plus que douteuses, Mme Cochepin rappelant qu’elle n’est pas démissionnaire et soumettant au conseil municipal une troisième liste de conseillers sur laquelle sont présents des conseillers de la majorité comme de la minorité. Après un début de recueillement des bulletins de votes, la procédure est annulée car le service juridique indique à Mme Craveia que la présence d’un même nom sur plusieurs listes n’est pas légale. Mme Cochepin s’offusque, Mme Craveia lui explique que dans un système de droit comme le nôtre, les lois doivent être respectées – vous noterez l’ironie de la situation ! – « en bonne et due forme » (je me disais bien aussi qu’elle avait un petit côté Capitaine Crochet…). Le public réagit… évidemment, et Mme le Maire menace – une deuxième fois – de faire évacuer la salle. M. le premier adjoint sort alors de sa léthargie pour affirmer à quel point la situation est « ubuesque », ce qui sera d’ailleurs son unique intervention de tout le conseil, restant ensuite, et définitivement, échoué, fatigué, pathétique, amorphe, quoiqu’il ait le mérite lui, même si cela n’est plus que son unique mérite, d’être présent. Quoiqu’il en soit, merci père Ubu pour cette intervention, l’avis d’un expert est toujours appréciable… Face à un tel cafouillage, Mme le Maire n’a d’autre solution que de suspendre temporairement la séance. Le service juridique en profite pour faire le tour des conseillers nommés sur deux listes afin de leur demander leur positionnement. Reprise de la séance avec trois listes proposées, la A menée par Mme Blanville, la B réunissant les sept conseillers d’opposition, la C composée de Mmes Cochepin, Gilbert et Leroy. Les deux assesseurs ayant commis une erreur dans le recueil des bulletins, un troisième vote doit avoir lieu… Résultat final, 20 voix pour la liste A, 7 pour la B, 3 pour la C, 2 blancs, 1 nul.

            Mesdames et Messieurs les adjoints et conseillers municipaux, comment pouvez-vous, vous, les 19 votants pour, valider une telle absence totale de respect de la dignité humaine dans le traitement de ce dossier ? A votre place, j’aurais honte !

 

            Pour le point n°5, M. Guichard regrette qu’un passage entre le sud du cimetière et la voie verte ait dû se faire avec le concours d’un bulldozer… Mme le Maire prouve, une fois de plus, son absence totale de maîtrise du dossier, semblant découvrir d’une part qu’un tel engin a été utilisé, d’autre part que le passage était déjà praticable avant. Cléments, les membres de l’opposition n’ont pas posé de questions techniques sur bon nombre des points suivants de l’ordre du jour. Gageons qu’à son habitude elle n’aurait de toutes les façons pas su y répondre ! C’est également le cas par exemple lorsqu’on lui demande le devenir des boues consécutives au dragage du port. Entre ça et le bulldozer, pour une candidate qui prétendait faire de l’écologie l’une de ses priorités, vous avouerez que ça fait mauvais genre ! A l’abord du point 16, M. Garnier, voulant certainement détendre une ambiance délétère, s’est fendu d’une série de jeux de mots tels que « Lorsque nous dragons (en référence aux travaux de désenvasement du port) il faut savoir investir », blague que M. Lesné n’a pas eu l’air de comprendre. L’aménagement d’une rampe d’accès à la villa Roches Brunes est votée pour un montant de 35 000 €, excusez du peu… Mme Mallet demande ensuite ce qu’il en est de la demande de subvention qui avait été adressée au CG, lors de la précédente mandature, et relative aux travaux d’abords du Bocage. Mme le Maire répond que suite au changement d’équipe municipale, une réponse négative a été donnée à cette requête. Comprenez que le dossier n’a pas été repris en main ni relancé et qu’il est tombé aux oubliettes. Au sujet de l’élaboration de l’Aire de mise en Valeur de l’Architecture et du Patrimoine, M. Boudet est forcé de reconnaître que le retard pris (par la mise en place de la nouvelle équipe) implique une remise en cause du classement des villas dinardaises !... Encore un dossier non traité dans les temps et avec le sérieux nécessaire. Il en est de même pour les tarifs attribués aux exposants de Nature en fête : alors que l’an dernier a connu un record du nombre d’exposants, qui ne manquent pas, les tarifs sont revus à la baisse… afin d’être accessibles à plus d’exposants ! Mme le Maire reconnait qu’ « on aurait pu garder les tarifs de l’an dernier ». Tandis qu’elle ne cesse de nous rebattre les oreilles depuis son élection avec les caisses prétendument vides de la commune, comprenne qui pourra !

            Arrive enfin le point n°29 relatif à la création d’un poste de chargé de mission auprès du maire, au sein de son cabinet ; poste dont le destinataire occupe déjà la fonction dans le cadre d’un « contrat d’urgence » nous apprendra Mme le Maire. Mme Cochepin fait le compte des quatre personnes embauchées en seulement un an par Mme Craveia pour son seul entourage le plus proche : M. Dewèze, Mme Hilaire, M. Libiot, M. Even. C’est beaucoup ! D’autant que même si tous ne sont plus en poste, tous sont actuellement rémunérés, ainsi que M. Barbé recevant toujours des indemnités de licenciement. La conseillère municipale explique ensuite que Dinard n’a pas besoin d’un quatrième médecin et que les trois s’investissant actuellement pour Dinard le font, eux, bénévolement. Mme le Maire, décidément très républicaine, après avoir intimé l’ordre à son ancienne deuxième adjointe de ne prendre la parole que lorsqu’elle la lui accordait, lui explique que « le conseil municipal est un forum d’échange et je vous écoute ». Elle explique ensuite que l’arrivée d’une équipe entièrement nouvelle à la tête de la mairie prend un peu de temps et que les agents ont besoin de voir évoluer la structure municipale, notamment en raison des risques psycho-sociaux pour lesquels M. Libiot a précisément été embauché. Outre le fait que les risques psycho-sociaux tant mis en avant sont pour une grande partie consécutifs à l’arrivée aux responsabilités de Mme Craveia-Schütz, il me semble que cette personne a, lors de la campagne qu’elle a menée pour se faire élire, mis en avant sa grande expérience de conseillère municipale, durant près de 15 ans au conseil de Dinard… Comment peut-elle dans ces conditions prétendre aujourd’hui que ces recrutements sont nécessaires du fait de son inexpérience et de celle de son équipe ? Ou bien fallait-il le dire aux électeurs ! Leur expliquer que cela prend du temps… et de l’argent !

            Mesdames et Messieurs les adjoints et conseillers municipaux, accepterez-vous longtemps d’être associés à un tel degré d’incompétence, et même pire, d’être déclarés responsables de ces recrutements en série sensés venir pallier vos manquements ?

 

            Un vote à bulletin secret est demandé… et Mme le Maire, présidente de séance, ne trouve rien de mieux à faire que de quitter la salle durant quelques minutes ! Pour vice de forme, le vote doit être renouvelé… Tandis que la salle s’amuse de la situation, Mme Craveia-Schütz s’emporte dans une colère noire. Elle menace – acte III – de faire évacuer la salle, les membres de la police municipale montrant même le bout de leur nez depuis le hall d’entrée de la mairie. Dans une envolée mélodramatique, Mme le Maire parle de gestion de l’humain, évoque des hommes et des carrières brisées, dénonce l’égo surdimensionné de certains élus... On croit rêver. En réponse aux carrières et aux hommes brisés, Mme Mallet évoque les cas de MM. Barbé et Dewèze, victimes des lubies de MCS… nouvelle colère de Mme le Maire ! Le vote,… en bonne et due forme… a enfin lieu : 19 voix pour la création du poste de M. Libiot, 13 contre, l’étau se resserre ! Le point n°30 de l’ordre du jour est lui aussi l’occasion d’un joyeux théâtre de Guignol… Il s’agit de la création de poste et du recrutement d’un directeur général adjoint des services alors même que le poste de DGS n’est pas pourvu !... Ubu, quand tu nous tiens… Ah non, là, M. le premier adjoint ne se réveille pas… Mme le Maire, quant à elle, tentant de répondre à M. Baert qui s’interroge sur cette situation étrange, en perd son latin et enchaîne les lapsus, parlant de DGS à propos de M. Even, puis de directeur de cabinet, confondant les patronymes de MM. Even et Dewèze, … Elle explique que la ville en a grandement besoin… pour la Com Com, la mise à niveau informatique et le développement touristique (oui, je sais la réponse n’a rien à voir avec la question). Elle n’hésite pas, ensuite, à remettre en cause M. le Préfet, dénonçant à trois reprises un message tardif puisque trois jours seulement avant la prise de fonction initialement prévue de M. Even en qualité de DGS. Elle va même jusqu’à remettre en cause la justesse de son jugement, car « le préfet des Yvelines n’est pas hors la loi, lui ! ». Toujours est-il qu’un vote à bulletin secret est de nouveau demandé pour la création de ce poste qui représente la dépense équivalente au départ (non remplacé) de 3 à 5 agents municipaux mais qui est très attendu et réclamé, selon Mme le Maire, par les agents eux-mêmes. Si on leur donnait le choix, à budget constant, entre la création d’un poste de DGA et le remplacement de 5 collègues, je ne suis pas certain qu’ils opteraient pour le DGA… Les conseillers de la majorité, eux, ont tranché : 21 voix pour, 11 contre.

            Mesdames et Messieurs les adjoints et conseillers municipaux, avez-vous si peu d’amour-propre et d’amour de votre ville pour laisser cette situation durer ne serait-ce qu’une minute de plus ? N’avez-vous pas entendu Mme le Maire avouer elle-même qu’elle avait – enfin – trouvé en les personnes de MM. Even et Libiot les deux têtes pensantes lui manquant pour pallier son incompétence devenue notoire et surtout former le triumvirat, pardon, le « noyau dur de deux ou trois personnes qui décident » qu’elle souhaitait ? Vous a-t-on fait des menaces, du chantage pour vous faire rester dans le rang ? Avez-vous à ce point besoin d’argent que vos indemnités d’élus vous contraignent à ce point à toutes les compromissions ?

 

Rendez-vous est pris le lundi 27 juillet prochain pour le prochain conseil municipal, avec l’espoir pas si fou qu’au moins quatre d’entre vous comprennent qu’il est grand temps de mettre un terme à la triste déconstruction de tout ce qui a fait jusque-là la renommée de Dinard, et que loin de vous déjuger, les dinardais vous en sauraient gré !



23/06/2015
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